Société Luxembourgeoise de Neurologie

LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

„Le test par les bigoudis“

L’EEG enregistre l’activité électrique des couches superficielles du cerveau.

Il peut apporter des renseignements dans le cadre de :

• Maturation du cerveau chez l’enfant
• Dégénérescence cérébrale chez la personne âgée
• Intensité d’un traumatisme crânien
• Activité électrique dans l’épilepsie
• Evaluation d’un coma
• Evaluation de pathologies intracérébrales, comme une hémorragie ou une tumeur

Pour cet examen, on place en général 20 électrodes sur le cuir chevelu du patient, solidarisées par un casque en plastique. Pour garantir un bon contact avec la peau, celle-ci est dégraissée à l’endroit des contacts, et un gel de contact y est enduit. Ensuite, l’enregistrement est pratiqué, pendant lequel le patient reste assis les yeux clos, relâché et muet. L’enregistrement se continue par une épreuve de respiration ample, et enfin des flashes lumineux sont émis devant les yeux, afin de tester la réaction du cerveau à ces stimulations. L’ensemble de l’examen dure 30 minutes.
Le gel de contact peut perturber la coiffure. En cas de rendez-vous important le même jour, il est conseillé, soit d’effectuer l’enregistrement après, soit de penser à laisser après l’EEG le temps nécessaire à se laver les cheveux.Il convient de ne pas appliquer de produit cosmétique ( laque, gel…) sur les cheveux avant l’examen.
L’enregistrement est effectué par une technicienne, et mis en mémoire de façon
digitalisée. Le médecin peut transférer les données sur l’écran de son ordinateur.
Parfois, un enregistrement standard se révèle insuffisant. On procède alors à un Holter-
EEG, ou les données sont enregistrées sur une cassette, dans un petit appareil portable. Une fois l’appareil placé, le patient retourne à domicile, y passe la nuit, et rapporte l’appareil 24 heures plus tard. La technique de base est semblable à celle de l’EEG standard, mais on utilise moins d’électrodes, qui sont apposées avec un gel adhésif spécial. Au vu de la durée d’enregistrement, l’interprétation de l’examen requiert un temps nettement plus long que pour l’EEG standard.

L’EMG est un examen des nerfs et des muscles des membres supérieurs et inférieurs, plus rarement du cou ou du tronc.
Cet examen est indiqué dans des cas de faiblesse musculaire, parésie ou paralysie, ou encore troubles de la sensibilité, dont l’origine ne se trouve pas au niveau du cerveau ou de la moelle épinière. Il sert à détecter une maladie nerveuse ou musculaire, et à en estimer la gravité.

L’examen n’est pas standardisé, et s’oriente en fonction de la suspicion clinique, née le l’interrogatoire et de l’examen clinique.

En général, l’examen se compose de deux parties:

1. La mesure des vitesses de conduction nerveuse. Cela est réalisé par des stimulations électriques, ne présentant aucun danger, d’un nerf ou d’une zone cutanée, la réponse étant dérivée ailleurs , respectivement sur un muscle ou un nerf. Tout nerf peut être ainsi stimulé, et plusieurs le sont en règle générale, en comparant les deux côtés du corps.

2. Le sondage musculaire à l’aiguille. Ici, une aiguille spéciale est introduite dans le muscle, et enregistre l’activité électrique des différents groupes de fibres musculaires. L’examen se pratique sur les muscles au repos et à l’effort, et réclame donc la coopération du patient.

L’examen est quelque peu désagréable, mais peu douleureux pour la majorité des patients. Il dure environ 30 minutes, et ne réclame aucune précaution particulière.

Les potentiels évoqués mesurent l’intégrité de certaines fonctions neurologiques comme la motricité, la sensibilité, la vue ou l’ouïe, qui sont transmises le long de faisceaux nerveux vers le cerveau.

La technique consiste à stimuler une fonction sensorielle( par exemple par un flash lumineux) , et à capter l’arrivée de l’influx nerveux dans le cerveau. Le temps nécessaire à l’arrivée de l’influx, et les caractéristiques morphologiques de la réponse enregistrée, permettent de constater la présence de lésions sur le trajet de l’influx, ou au niveau du cerveau lui-même.

Les stimulations consistent en:
• Stimulations électriques, au niveau des membres supérieurs ou inférieurs en fonction de l’hypothèse clinique
• Stimulations magnétiques au niveau cérébral ou cervical
• Stimulations auditives, par l’intermédiaire d’un casque auditif
• Stimulations visuelles, par un écran ou des lunettes spéciales

L’activité cérébrale est enregistrée à l’aide d’électrodes sous-cutanées insérées sous le cuir chevelu, aux endroits à dériver.

L’examen dure entre 20 et 60 minutes, selon l’hypothèse clinique, et ne réclame aucune préparation particulière.

La ponction lombaire consiste en un prélèvement de liquide céphalo-rachidien( LCR) à partir du canal médullaire. C’est pour le neurologue un examen très important. Le LCR est un liquide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière. Grâce au contact étroit entre le système nerveux central et le LCR, les maladies du premier se répercutent sur le second ( par exemple, une ponction lombaire peut révéler une infection ou une hémorragie ).
L’examen se déroule, le patient étant assis ou couché. La ponction de quelques centimètres cubes de LCR se fait par une fine aiguille enfoncée entre deux vertèbres lombaires. Cet examen est quasi indolore et sans danger, car la moelle épinière se termine bien au dessus de l’endroit de ponction. Il se fait généralement durant une courte hospitalisation.
La complication la plus fréquente est le « syndrome post ponction lombaire ». Un à deux jours après la ponction peuvent survenir des maux de tête avec parfois nausées et même vomissements, durant quelques jours. Ce syndrome est dû à une basse pression liée à la perte de LCR. Les antalgiques habituels n’ont qu’un effet modéré. Seul la position couchée et une bonne hydratation améliorant le syndrome. Une infection au point de ponction ou un saignement dans le canal médullaire sont des complications plus rares.
Grâce aux examens échographiques, les vaisseaux du cou peuvent être bien explorés sans risque chez le patient.Le but de l’examen est la détection de modifications morphologiques des artères du cou, particulièrement dans le cadre d’un bilan étiologique à la recherche d’une cause d’AVC. Souvent, on trouve chez des patients présentant des facteurs de risque ( hypertension artérielle, tabagisme, diabète…)des modifications athérosclérotiques de la paroi de ces vaisseaux.
Les endroits principaux ou surviennent ces anomalies se trouvent au niveau de vaisseaux facilement accessibles destinés au cerveau et à la face ( artères carotides commune, interne et externe).
Durant l’examen Doppler des vaisseaux du cou, une sonde est placée sur la peau, le contact étant assuré par un gel spécial. De cette façon, l’examinateur enregistre le mouvement du flux sanguin et la vitesse de celui-ci. Les turbulences des globules sanguins peuvent être sonorisées, son que le patient peut aussi entendre durant l’examen. Un rétrécissement d’un vaisseau se traduira par des modifications hémodynamiques rapportées par l’appareil aussi bien en image qu’en son.
Durant l’examen Duplex des vaisseaux du cou, en plus des mesures déjà citées, on peut examiner aussi la morphologie du vaisseau étudié. Un rétrécissement éventuel, et son impact sur le flux sanguin, peuvent donc être visualisés.
L’examen Doppler/Duplex transcrânien permet d’examiner les gros vaisseaux sanguins de la base du cerveau par une sonde spéciale, au travers de fenêtres osseuses situées à la tempe ou à l’occiput. A la phase précoce d’un accident vasculaire cérébral, une occlusion ou rétrécissement d’une grosse artère de la base du cerveau peut ainsi être détectée, et ses modifications surveillées lors de la réalisation de traitements particuliers comme la thrombolyse.
Durant cet examen, le médecin peut avoir recours à l’injection intra-veineuse de produits particuliers, permettant de renforcer l’intensité du signal détecté. Cela est par exemple nécessaire dans le cas d’un flux sanguin très ralenti, ou d’un rétrécissement vasculaire très important.

Cet examen explore le sommeil.

Il est pratiqué en cas de troubles du sommeil .
Il peut s’agir de troubles par défaut(insomnies), par excès(hypersomnies), de maladies associées au sommeil(apnées), de comportement anormal durant le sommeil (parasomnies)….Ces troubles altèrent le sommeil lui-même, entraînant souvent des conséquences importantes durant la journée.

La PSG consiste à enregistrer les différents paramètres du sommeil, comme les stades de sommeil, l’activité musculaire et oculaire, les paramètres respiratoires et cardiaques, le taux d’oxygène sanguin…Ces enregistrements se passent dans une chambre d’hôpital classique, dans des conditions aussi proches que possible de celles connue à domicile. Ils se font habituellement durant deux nuits consécutives, le patient restant à l’hôpital entre les deux nuits.
Les résultats sont mis en mémoire par ordinateur et interprétés ensuite par le médecin. Si le patient est d’accord, il est possible de filmer le sommeil, pour détecter notamment des comportements anormaux.

L’examen est indolore, et inoffensif. Il ne nécessite aucune préparation particulière.

La VOG explore les mouvements oculaires.
Cet examen est pratiqué quand les mouvements oculaires sont altérés par des lésions cérébrales, ou dans les problèmes de vertiges, car les centres de l’équilibre participent à la génèse des mouvements oculaires.

La tête du patient est recouverte d’un masque dans lequel sont placées de petites caméras infra-rouges. Il n’y a pas de contact direct avec les yeux, et le port de lentilles de contact ne dérange pas l’examen. L’enregistrement des mouvements oculaires peut d’une part être regardé directement sur un écran, et d’autre part traduit en diagrammes par ordinateur, ces courbes pouvant plus tard être étudiées et interprétées.

En général, le test se compose de deux parties.

1. L’étude des mouvements oculaires en direct sur un écran grossissant
2. Un examen durant lequel le patient porte un masque opaque, reproduisant pour lui des conditions d’obscurité totale. Les caméras infra-rouges permettent de suivre les mouvements oculaires. On observe les mouvements oculaires lors des rotations de la tête, et selon différentes positions de la tête dans l’espace. Eventuellement, une stimulation de l’oreille par de l’eau à une température de 30°C et de 44°C, produisant durant 1 à 2 minutes un vertige artificiel, peut permettre une étude supplémentaire des mouvements oculaires.

Le test dure de 20 à 45 minutes .Dans les cas de provocation de vertige, le patient peut ressentir une tendance nauséeuse passagère. Un court repos après l’examen est alors indiqué.

Le test ne réclame pas de préparation particulière. Les yeux ne doivent pas être maquillés, l’ordinateur différenciant mal le noir de la pupille du noir cosmétique.